OVERLORD…l'origine du nom de code  
C'est au début de 1943 que le général Frederick Morgan, Chief of Staff to the Supreme Allied Commander (chef d'état-major du commandement suprême des forces alliées) commence, avec son état-major, à mettre en œuvre la plus vaste opération militaire de tous les temps: le débarquement sur les cotes de la "forteresse Europe". Cette opération devait être désignée sous un nom de code. L'Inter service Security Bureau est responsable de cette attribution. Il était en effet primordial que chaque opération secrète reçoive un nom secret clair et sans possibilité de confusion…Avec le grand nombre d'opérations, non seulement en Europe, dont la Méditerranée et dans le Pacifique, un seul nom restait disponible parmi ceux sélectionnés et enregistrés: "Mothball", qui signifiait "boule de naphtaline" en français.
On peut imaginer la réaction de Churchill…"Vous n'allez tout de même pas me dire que cette bande de fichus dingues tient à ce que nos petits-enfants, qui ont quinze ans aujourd'hui, se souviennent de l'opération qui a libéré l'Europe sous le nom de Naphtaline? Puisqu'ils sont incapables de me dénicher un meilleur nom de code pour notre débarquement, je vais le trouver moi-même, nom de Dieu!"…Et Churchill a pointé son cigare vers le plafond, puis a baissé le menton et aboyé: Overlord! On va l'appeler Overlord!
 
En Angleterre, un "overlord" est le suzerain de ses "lords" vassaux. C'est le "seigneur souverain"…Operation "Overlord" est entrée dans l'Histoire comme l'Operation "Souverain".
 
Un ensemble de problèmes étaient à résoudre: choisir le site du débarquement et ses dates possibles, déterminer les moyens techniques pour amener les hommes et le matériel, créer les instruments pour augmenter leur sécurité, établir le rôle à attribuer à la Résistance, garder le secret et développer les manœuvres d'intoxication des services ennemis afin qu'ils croient en un débarquement à Calais (Opération Fortitude), préparer la suite et le succès de l'avance alliée, désigner les chefs du commandement suprême des forces alliées en veillant aux délicats équilibres politiques, assurer la formation et l'instruction des soldats,…préparer l'aspect politique et diplomatique à long terme.
 
Le 25 décembre 1943, le général Dwight Eisenhower a été officiellement désigné au poste de commandement suprême. Il arrive à Londres en janvier 1944, le Chief of Staff to the Supreme Allied Commander (COSSAC) devient le Supreme Headquarter of the Allied Expeditionary Force (SHAEF). L'adjoint d'Eisenhower sera Sir Arthur Tedder, Airfield Marshall (ancien de la RAF et collègue d'Eisenhower en Méditerranée). La force navale sera placée sous le commandement de l'amiral Sir Bertram Ramsay (responsable du débarquement en afrique du Nord). Le commandant de l'armée de terre revient au général Montgomery. Sir Trafford Leigh Mallory, Air Vice Marshal commandera la force aérienne alliée. Overlord Operation est alors en place.
 
 
OVERLORD RETURNS…la folie de quelques passionnés  
 
 
La vie serait bien terne si de temps en temps elle ne s'agrémentait de quelques coups de folie. C'est ce qu'ont réalisé 62 Marvelous Crazy Belgian People, comme le disent nos si nombreux amis américains. Leur projet, ce qu'ils ont réalisé: aller dire un immense "Thank You" au Peuple américain, pour avoir libéré la Belgique en 1944…Mais y aller d'une manière originale: en uniforme de G.I. et avec ces mêmes véhicules qui nous ont apporté la Liberté en septembre 1944. Plus simplement: nous avons réalisé un "Liberty Convoy" d'une vingtaine de véhicules qui a parcouru les Etats-Unis de Washington DC à Brewton.
 
 
Un peu d'histoire
 
 
La ville de MONS a été libérée le 2 septembre 1944. Le premier véhicule à pénétrer en ville, vers 18h30, était un char léger de type "STUART" M5. Son nom de guerre: "Fish 'n Chips". Il appartenait au 83ème Bataillon de Reconnaissance attaché à la 3ème Division Blindée (Général Maurice ROSE). Le Major John R. TUCKER était le second commandant du bataillon de reconnaissance. Lors de l'entrée de "Fish ans Chips" à Mons, un habitant -qui pensait déjà à l'Histoire- a eu la présence d'esprit de noter le numéro du char léger: 3047787. En 1945, Mons a demandé à la 3ème Division Blindée US, stationnée en Allemagne, de pouvoir disposer de ce char entré dans l'histoire de la ville. Et c'est ainsi que le "Fish and Chips" est devenu Montois: une nuit, un transport de char l'a déposé rue d'Enghien sans aucune explication…Longtemps, ce char a été un "monument" dans les jardins du Mayeur à l'entrée du musée de l'armée. Considéré comme monument, il a été privé notamment de ses moteurs, utilisés par le service incendie pour maintenir une ambulance en fonction.
 
 
Une invitation
 
 
C'est à l'occasion du 40ème anniversaire de la Libération que les membres du Royal Auto-moto Club de Mons ont entrepris la restauration du "Fish and Chips". Dans la même période, le Club identifie et retrouve le Major TUCKER à RICHMOND. En 1989, le char participe aux commémorations de Normandie et le Major TUCKER revient à Mons. Il reprend place dans son char lors de la commémoration de la Libération, le 3 septembre 1989. C'est alors qu'il invite les Montois à venir dans sa ville…l'opération Overlord Returns pouvait commencer. On en parlait dans les clubs…il manquait peut-être une volonté.
 
 
Une rencontre
 
 
En mai 1998, les Montois ont participé au Remember Day, à Bon-Secours. Des liens se sont créés. Début septembre, lors de la commémoration de la Libération à Mons, la décision était prise d'unir nos efforts pour un grand projet. C'est finalement en octobre 1999 qu'une première réunion des principaux clubs se tient à Mons. Les bases du projet "Overlord Returns" sont posées. Nous irons aux Etats-Unis en juillet 2.000. A l'invitation de la Maison Blanche, nous y participerons notamment à l'Independence Day Parade du 4 juillet.
 
 
Une motivation profonde
 
 
Nous allions réaliser le rêve de nombre de collectionneurs: aller aux USA avec nos WWII vehicles. Mais ce n'était pas qu'un voyage. C'était avant tout une démarche du souvenir, un immense "Thank You" que nous adressions aux vétérans US, à leurs familles, au Peuple américain. Nous avons aussi voulu rappeler que la Paix et la Liberté se doivent d'être défendues. Ce message est une leçon que nous avons voulu donner, tant ici qu'aux Etats-Unis. Et nos vieux chars, nos jeeps, nos motos, qui ont roulé de Washington DC à Brewton, Mobile et Pensacola étaient porteur de ce message de paix, d'amitié, de reconnaissance.
 
 
Un groupe représentatif de la Belgique
 
 
Nous étions 60, venus de toute la Belgique, de Frasnes à Welkenraedt , d'Anvers à Charleroi. Dont une participation importante du Hainaut occidental: nous étions 10 sur 60…Et sur nos véhicules, de Washington DC à Pensacola, nos drapeaux flottaient: de Belgique, de Wallonie, de Flandre. Unis dans la réalisation d'un même rêve, dans la fierté d'avoir réussi. Il y a là un exemple à donner pour l'avenir.
 
 
Le périple... Les WWII vehicles
 
   
   
   
   
 
Les WWII vehicles C'est un "Liberté Convoy" imposant que nous avons réalisé: un Sherman (le célèbre Combat Camel du Tank Museum), le Stuart du Major Tucker, de la Ville de Mons. Les autres véhicules appartenaient à des collectionneurs privés: un Halftrack, un Ward La France, deux GMC, trois Dodge (dont une ambulance et un 6x6), cinq Jeeps et trois harleys.

Le périple Initialement, nous pensions pouvoir rouler pendant tout le parcours. Après nombre de conseils, la solution la plus sage a été de réduire le parcours "roulé": De Portsmouth à Richmond…de Richmond à Washington,DC…de Brewton à Mobile…de Mobile à Pensacola…de Pensacola à Brewton. Soit environ 900km pour la majorité des véhicules et, pour ceux de la 7ème Compagnie près de 2.000km. Les véhicules ont été embarqués à Anvers, le 13 juin. La mise en containers a nécessité nombre d'astuces et de compétence. Faire entrer dans une boite métallique des engins de plusieurs tonnes n'est guère aisé, d'autant que l'espace libre est réduit au minimum. Quelques centimètres entre les tôles du véhicule et les parois du container. Ce travail a pris près d'une journée. C'est la première fois que les membres du groupe travaillaient ensemble. Et ce fut un succès.
 
   
   
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