Tradition
 
Mons se souvient.  
  Une tradition est née.  
 
Il y a plus de six siècles naissait la fête de St Georges et du Dragon. C’est l’un des événements de la vie montoise. Y avait-il un Dragon, une Princesse, un preux Chevalier? C’est notre légende.

Enjolivée.
Teintée de merveilleux.
 
 
La fête du Doudou à Mons
 
 
Il y a plus d’un demi-siècle Mons était libéré. Des jeunes venus des States nous apportaient la Liberté. Nous découvrions les Chevaliers du 20ème siècle, leurs Jeeps et leurs chars.

Le char Stuart «Fish and Chips» entrait dans la légende lui aussi. C’est le premier entré à Mons, il revient des States où il était allé rendre hommage à son commandant le Major TUCKER et aux vétérans de la seconde guerre mondiale.

Le Stuart avait terrassé le monstre nazi. Victoire du Bien sur le Mal. C’est la même histoire. Avec des Chevaliers kakis et des Monstres d’acier.
 
La foule qui participe à la liesse du Doudou, du Car d'or et de la procession historique ignore certainement l'origine de cette fête. De même les spectateurs des Marches de l'Entre Sambre et Meuse.

C'est tout un mélange culturel du religieux et de l'histoire. Je n'étais pas de ceux qui, les premiers, ont créé des clubs de véhicules militaires de la seconde guerre mondiale ces fameux WWII vehicles.

C'est un monde que j'ai découvert en 1995, tout étonné par ces gens un peu crazy qui s'habillaient de kaki et fêtaient encore la libération.

C'est de ces premiers collectionneurs que naît une tradition. Un peu partout en Belgique des passionnés se retrouvent et organisent des "convois de la liberté".

Très souvent les officiels participent à ces commémorations. La mémoire est tellement plus vivante lorsque les discours s'associent au concret.

Reconstituer des scènes de l'histoire, voir du matériel de l'époque, entendre le bruit des chenilles marque tellement plus l'imaginaire.

Et plutôt que le public souvent obligé des écoles, c'est toute une population qui participe alors.

Avec en plus la ferveur populaire car les témoins des journées de la libération sont encore parmi nous, nombreux.
 

Le souvenir est ainsi passé aux autres générations. Lorsque nous étions aux Etats-Unis avec Overlord Returns c'étaient aussi les enfants et les petits enfants des vétérans qui venaient admirer les véhicules chargés d'histoire.

Peut-être se trouvera-t-il dans quelques siècles un chroniqueur qui expliquera l'origine de cette tradition, de ces convois de vieux véhicules, témoins de La Liberté retrouvée...

J'imagine le Stuart du major Tucker tirant ma vieille jeep dans les rues de Mons, au 3ème millénaire. Car les choses nous survivent, nous ne sommes que des relais pour un patrimoine précieux, les responsables de quelques décennies.

On se rappellera alors cette "peut-être heureusement" dernière guerre mondiale.

 
 
Une équipe déterninée et... d'expérience
 
Lorsque l'on est spectateur ou simple participant, on ne perçoit pas toujours pleinement le travail réalisé par l'équipe des organisateurs.

Inviter des collectionneurs, aller à la chasse aux subsides et autorisations, préparer le bivouac et toute l'intendance, retrouver les parcours historiques et en assurer la sécurité, prévoir les logements, se tenir prêt à répondre aux demandes des participants,... et j'oublie certainement nombre de détails, tous également importants.

Un tel travail est comme une chaîne: si un maillon ne répond pas,
c'est l'ensemble qui disparaît.

C'est toute une année qui se passe à mettre en place un gigantesque jig-saw puzzle dont on ne voit que la partie spectacle.

Il nous appartient ici de citer quelques uns des organisateurs:
Pierre Deghaye, Louis Lepersonne, Philippe Save, Carlos Wagemans.
 
Carlos, Louis, Philippe et Pierre revenaient grand trek "Overlord Retuns" lorsqu'ils ont repris "Tanks in Town". Ils ont vécu juin, juillet et août pleinement dans le souvenir de la seconde guerre mondiale.
 
 
Septembre 1944... LA LIBERATION !
 
Mons se souvient, Mons commémore la liberté retrouvée.

Quand on est Montois, on veut toujours réaliser quelque chose d'unique, d'exceptionnel, c'est notre manière d'être.

Plutôt que de simplement rassembler des véhicules militaires de la seconde guerre mondiale, Mons a dédié la tradition nouvelle aux tanks: "Tanks in Town".

C'est la seule ville à ainsi s'ouvrir aux blindés. C'est la fête des tanks pendant deux jours et aussi le plus important rassemblement mondial de véhicules chenillés de la seconde guerre mondiale.
 
 
Un site exceptionnel.
 
Les Chars de la Libération, s’en donneront à cœur joie sur le site du Bois brûlé, l’ancien terrain de manœuvre de l’Armée belge.

Une centaine de véhicules de la seconde guerre mondiale seront aussi exposés, un camp reconstitué très fidèlement.

L’occasion pour les collectionneurs et les modélistes de voir, d’examiner, d’admirer.

À partir de 8h le matin jusqu’à l’extinction des feux!
 
 
 
 
 
La première journée bénéficie d'un site unique: le bois brûlé à Ghlin, ancien terrain de manoeuvre de l'Armée belge.

C'est l'occasion pour les fanatiques des engins chenillés de s'en donner à coeur joie. Avec de grands moments d' émotion.

Etre dans un Sherman ou un Tank Destroyer M1O et s'attaquer à des talus tellement imposants que l'on doit s'y reprendre à plusieurs fois ... et ensuite sentir l'engin basculer pour reprendre sa route.

Unique! Le site est ouvert au public. Les anciens montrent "leur" char aux plus jeunes. Ensemble on partage les souvenirs.

Et il y avait foule ce dernier samedi d'août. Un camp "World War II" reconstitue l'ambiance d'une époque, avec des airs de Glenn Miller.

C'est là que l'on se rend vraiment compte du savoir faire exceptionnel de ceux de la First Infantry Division de Mons, récompense du travail acharné de Serge Moreau, de Philippe Masy et de leur équipe pour le respect scrupuleux de l'histoire.

Parmi les véhicules, le Tank Museum présentait son "Combat Camel" juste de retour des USA ainsi qu'un tracteur d'artillerie sur chenilles avec son canon de 205mm "Long Tom".
 
 
Un parcours historique...rappeler l'histoire
 
 
 
 
La revue du Tank Museum a consacré un article très documenté sur la "Bataille de Mons".

Nous vous conseillons de le lire et d'y retrouver le parcours historique des unités américaines qui ont libéré la capitale du Hainaut. Le dimanche est dédié à l'histoire.

Les véhicules empruntant les chemins qui, le 2 septembre 1944, ont permis à la 3ème Division blindée US de libérer Mons. Ni la Première Armée américaine, ni la Wehrmacht ne s'attendaient à une bataille importante à Mons. Des éléments de plusieurs divisions allemandes s'étaient déplacés parallèlement à l'avance du VII corps d'armée US.

Le matin du 2 septembre 1944, elles se dirigèrent vers Mons dans l'espoir d'atteindre la Ligne Siegfried. Les routes au nord et à l'ouest de Mons étaient déjà tenues par le 3ème Division US et des éléments du VII corps. Des doubles et parfois triples colonnes de troupes allemandes se pressaient et ont été détruites par l'aviation alliée.

Un officier allemand capturé a exprimé toute l'horreur de la guerre: "Vous, Américains ne voulez pas vous battre, vous voulez simplement nous massacrer".

Cette "Bataille de Mons", non prévue par les états-majors, a été déterminante sur le front de l'ouest: les troupes allemandes qui voulaient atteindre la ligne Siegfried n'y sont jamais parvenues.

En avançant vers Mons, les troupes de la 3ème Division Blindée US étaient précédées d'éléments de reconnaissance, dont le 83ème Bataillon de Reconnaissance qui devait reconnaître la route pour les chars Sherman en utilisant les itinéraires parallèles aux grands axes.

C'est pourquoi le Fish'n Chips, le char Stuart symbole de la libération de Mons, est arrivé rue Léon Save. Il était parvenu à Mons "du mauvais coté", où les Allemands ne l'attendaient pas, par les communes de Nouvelles et Hyon.

Ce parcours historique nous mène bien entendu dans les chemins de campagne, dans d'étroites voies encaissées entre les champs, par des rues étroites, au travers de villages pittoresques. Avec partout des maisons pavoisées, une foule admirative, reconnaissante comme en 1944.

Une émotion que l'on ne retrouve qu'au passage des "Convois de la Liberté". Chez nous comme aux USA.
 
 
La participation.
 

Comme dans toute concentration, on retrouvait de très nombreux véhicules -en tout, plus de 70: des Harleys, Jeeps, Dodges 4x4 ou 6x6, camions GMC, ambulances Dodge, camions anglais Morris.... et même vélos d'époque... venus de toute la Belgique, de France, des Pays-Bas, de Grande Bretagne.

Ils forment l'essentiel des "Convois de la Libération". On doit saluer ici la passion des collectionneurs qui, avec leur temps et leurs budgets souvent réduits, parviennent à sauver et maintenir en vie un véritable patrimoine historique.

Avec ténacité ils écument les bourses militaria à la recherche de "la" pièce qui manque, du détail à compléter.

 

Aux Etats-Unis nous avons rencontré nombre de vétérans. Ils retrouvaient "leur" véhicule, ils étaient tous admiratifs devant le travail réalisé par "nos" G.I. venus de Belgique.

Pour nos "petits" collectionneurs, participer à une commémoration est comme une récompense, la fierté du travail poursuivi. A noter qu'ici, à Mons, les organisateurs veulent privilégier l'aspect historique.

C'est ainsi que tous les accessoires inutiles et drapeaux étaient retirés des véhicules, ils étaient en guerre en septembre 1944. Respect de l'Histoire et de la Mémoire.

 

Respect aussi des véhicules: ils ont tous participé à la seconde guerre mondiale.

Il n'y a pas ici de "mélange des genres". C'est l'histoire qui est reconstituée, authentiquement.

Les Montois ne sacrifient pas la qualité pour la quantité, le Liberty Convoy est authentiquement composé de véhicules des armées alliées, "comme en 44"

 
 
Les héros de la Fête
 
Les blindés et véhicules lourds constituent l'originalité du convoi. Ils étaient bien présents et fêtés lors de leur passage dans les communes en périphérie de Mons et surtout au centre ville.