Gen. Rose
       
 
 
     
Au Château de Warelles de Quévy Le Grand où s’était installé le poste de commandement divisionnaire. A 7 km de Mons. Le Q.G. se trouvait au centre des combats durant la Bataille de Mons. Un périmètre défensif était assuré par une compagnie de chars et uns compagnie d’infanterie. A un certain moment le Q.G. a été au cenbtre des troupes allemandes en retraite. Paul Wauters de Besterfeld, présent au château nous a assuré qu’à aucun moment le Général Rose ne s’est inquiété de cette situation. Il avait la certitude que l’aviation américaine nettoierait très rapidement les lieux. Ce qui fut fait. De cet épisode tragique un officier allemand prisonnier tira la conclusion: «Vous Américains ne désirez pas vous battre, vous voulez seulement nous massacrer»... Le Général Maurice Rose dirigeait toujours les opérations à la pointe du combat. C’est là qu’il a été tué à la tête de ses hommes le 30 mars 1945, face à un char ennemi.
 
   
Texte repris de l'histoire de la 3rd Armored Division U.S. Spearhead
 
 
La Jeep WHATZAT du Maj.Gén. Maurice ROSE
La 3e D.B.U.S. arrive dans les Faubourgs de Mons Le 2 septembre en fin d'après-midi saluée par les habitants ravis d'être enfin libérés.
Maj.Gén. ROSE
 
La journée du 30 mars 1944
 
Bien que l'avancée n'ait pas ralenti, le 30 mars a été une sombre journée pour la 3ème Division Blindée. C'est une journée dont on se souviendra tant que des hommes de la vieille Spearhaed (Fer de Lance) vivront pour la raconter.
 
Il y a d'abord eu Kirchborchen -les troupes l'ont appelée la "ville bazooka", ce pour une très bonne raison. Kirchborchen n'était qu'à six miles de Paderborn, sur le flanc droit de l'avance de la Division. Pour protéger le flanc, cette ville devait être neutralisée. Le groupe d'attaque Richardson s'en est occupé.
 
Les forces d'assaut de Richardson ont atteint les abords de Kirchborchen à environ 14h après avoir dispersé la résistance ennemie durant toute son avancée. La Compagnie "G" du 36ème Régiment d'Infanterie Blindée, appuyée par des chars du 32ème Régiment Blindé, a traversé une petite rivière et est parvenue à accéder aux premières rares maisons de la ville. A partir de ce moment les défenseurs allemands ont commencé à utiliser les gros bazookas Panzerfaust à un niveau jamais rencontré par les membres de la Division "Spearhead".
 
 
Bazooka-Town
 
La ville était fortifiée et défendue par plus de 200 membres des Jeunesses hitlériennes et des hommes de la SS qui tiraient des fusées explosives de tous les endroits possibles -depuis les fenêtres des mansardes, des trous de caves et des tas de pierres- Ils utilisaient les armes en tirs directs sur les chars et comme artillerie indirecte après avoir été repoussés par l'attaque opiniâtre des hommes de Rirchardson. En plus des panzerfausts, les défenseurs allemands étaient aussi équipés d'armes automatiques et de pièces de flak de 20mm.
 
Après avoir atteint les trois premières maisons qui étaient tenues parpar les soldats de la Compagnie "G", le Capitains Jack P. Libby a pris la Compagnie "I" pour nettoyer le reste de la ville. Se déplaçant sous une grêle de tirs d'armes automatiques et de mitraille, les hommes se sont réfugiés dans une carrière de pierres. Après avoir tenu cette position quelque temps, le Capitaine Libby a décidé de lancer sa compagnie à terrain découvert vers un endroit qui offrait un meilleur abri. Les hommes ont attaqué sans un moment d'hésitation, mais le feu de l'ennemi les a ralentis. Des hommes sont tombés et finalement le reste de la compagnie a été obligé de se retirer à leur position de départ. Une partie des deux pelotons composé d'une quinzaine d'hommes sous les ordres des sergents Glenn E. King et William C. Miller ont atteint la première maison après l'espace découvert. Après avoir repoussé les groupes fanatiques de SS tirant au bazooka, les hommes ont attendu la nuit pour avoir de l'aide.
 
Dès qu'il a fait noir, le reste de la compagnie a pris position dans les premières maisons et les trous d'homme abandonnés par les SS. Cela a été un grand soulagement de retrouver King, Miller et les autres hommes tenant le terrain.
 
Après un court moment de repos, la compagnie s'est à nouveau déplacée, bien supportée par les Shermans de la 32ème. Les bâtiments proches étaient en feu suite aux explosions d'obus et de mortiers et la nuit s'est passée dans le fracas du combat. Deux chars ont été détruits au bazooka durant cette nuit d'horreur mais la totalité de la ville a été nettoyée pour l'aurore. Les Allemands occupaient cependant encore les hauteurs de chaque coté du village et lorsque le jour est venu les tirs nourris de tireurs isolés ont rendu les déplacements presque impossibles. Les blessés ont du être évacués sous couvert de l'obscurité.
 
Plusieurs contre-attaques ont été repoussées dans la matinée, mais l'après-midi deux chars Panthers sont à nouveau entré dans Kirchborchen et ont traversé les positions des hommes. En grimaçant, le capitaine Libby a adressé ce commentaire à ses hommes: "les garçons, peut-être serons-nous ensemble dans le même camp."
 
Les deux Panthers furent cependant détruits alors qu'ils étaient prêts de réussir. Les chasseurs de chars du 703rd Bataillon TD les surveillaient et n'attendaient que l'occasion de décherger leurs canons de 90mm.
 
Cela avait été une bataille dure et difficile, mais maintenant Kirchborchen était neutralisé. Kirchborchen? Pas pour les hommes qui l'avaient pris et l'occupaient. Ce village serait pour toujours connu par eux comme "la ville-bazooka".
 
 
Tué en Action
 
Entre temps, le 30 mars, l'avance avait été maintenue par les autres éléments de la division, la force d'intervention canonnait de l'infanterie retranchée et des chars dans la région au nord de Etteln. A environ 18h, sa colonne a été coupée par des chars Panthers et Tigre en patrouille. Il ne s'agissait pas d'une percée importante mais dans les actions confuses qui ont suivi, le célèbre commandant général de la Division "Spearhead" a été tué en action. Cela a été un coup très dur pour les hommes de la 3rd et une tragédie qui a endeuillé tous les alliés.
 
Le général a trouvé la mort le soir d'un grand triomphe. Après une avance irrésistible de plus de 100 miles, ses chars approchaient les faubourgs de la ville clé de paderborn et la citadelle des forces blindées allemandes. La force d'intervention Welborn était en tête et on pouvait en déduire que son avance signifiait que le bassin de la Ruhr était presque complètement encerclé. Tout le cours de la guerre allait dans le sens du succès des autres forces alliées rejoignant le fer de lance (Sperahead) de la Première Armée.
 
Le groupe du général, qui était constitué de trois jeeps, de deux motos et d'une voiture blindée suivait le groupe Welborn au crépuscule lorsque la colonne a été coupée par des tirs intenses d'armes légères venant des bois des deux cotés de l'étroite route boueuse. Le Général Rose, portant une mitraillette, a touché le fossé avec son chauffeur, T/5 Shaunce et son aide de camp le Major Robert Bellinger. Devant, un des chars de Welborn venait d'être détruit par un tir direct, et une jeep avait aussi été touchée et réduite à l'état de ferraille fumante.
 
A l'arrière, les officiers de la division, non informés de la situation difficile du général, essayaient de le contacter par radio. On savait que la colonne était coupée et le Colonel John A. Smith, jr., chef d'Etat-Major, était inquiet. Le Colonel a su que ses craintes étaient fondées lorsqu'il a reçu un message du Général Rose lui demandant une seconde force d'intervention, sous les ordre du Colonel Doan, pour fermer la brèche et activer l'action. Il s'agissait du dernier ordre du chef de spearhead. Quelques minutes après, lui et son groupe observaient les char ennemis approchant par l'arrière. Il n'y avait pas d'alternative: il s'agissait d'atteindre rapidement la force d'intervention du Colonel Welborn qui pourrait assurer une certaine sécurité.
 
Sous une grêle de balles traçantes qui trouaient l'obscurité de traits de flamme rapides, le petit groupe allait de l'avant et tourna rapidement vers la droite. Dans la faible clarté, l'infanterie allemande faisait usage de fusées éclairantes. Les véhicules présentaient des silhouettes précises et les balles des mitrailleuses les entouraient. Un des motocyclistes a été obligé d'abandonner sa moto. Il est monté à bord de la voiture blindée et la course a continué.
 
Au moment d'atteindre la route par où la force d'intervention de Welborn était passée, le groupe du général a eu un moment de soulagement et ensuite, un énorme char ennemi est sorti de l'obscurité.
 
Il n'y avait pas moyen de revenir en arrière. Le Colonel Brown et Shaunce ont réussi à passer rapidement en évitant le second véhicule qui barraient le passage. Le troisième Panther a pivoté sur la route. Le Colonel Brown est passé par l'étroit passage, a touché le char et abîmé le pare choc de sa jeep. Shaunce a tenté l'impossible, s'est arrêté brutalement, cloué par la masse du blindé allemand d'un coté et d'un arbre de l'autre. Un tankiste allemand a hurlé des ordres et a pointé une mitraillette.
 
Il est impossible de dire exactement ce qui s'est passé ensuite. Le Général Rose, le Major Bellinger et le T/5 Shaunce se trouvaient devant le char Nazi. Il y avait quelque chose d'irréel dans cette situation. Le soldat ennemi était effrayé, et probablement nerveux. Peut-être a-t-il pensé que le général Rose tentait de prendre un pistolet.
 
Il faisait noir sur cette route étroite. Des nuages cachaient la lune. Shaunce a vu la silhouette indistincte du chef de char ennemi. Il a vu l'homme crier un dernier mot incompréhensible, tourner l'arme et tirer! Il y a eu un moment angoissant lorsque le bruit déchirant de l'arme, le jaillissement de la flamme et la vision du Général Rose tombant en avant ont tous fusionné en un cauchemar. Et ensuite Shaunce a hurlé et s'est enfui, de même que le Major Bellinger.
 
C'est ainsi que le grand commandant de la Division Spearhead a trouvé la mort. Il est mort à la tête de ses hommes, très à l'avant, là où, comme on le croit, les officiers généraux ne sont pas supposés être. Le monde a pleuré sa disparition. Ses troupes ont été profondément touchées en apprenant la nouvelle et sont allé de l'avant comme il aurait souhaité qu'elles le fassent.
 
La plupart des autres membres du groupe du général se sont échappé. Le Major Bellinger a passé quatre journées derrière les lignes ennemies avant d'être libéré, et T/5 Shaunce a également vécu le cauchemar de la fuite avant d'être sauvé par des éléments de la Force d'Attaque "X". Le lieutenant Colonel Wesley A. Sweat, Division G-3, qui commandait le véhicule blindé, et plusieurs de ses hommes ont été faits prisonniers. Un mois plus tard, Sweat a été libéré par les forces britanniques au Stalag XI-B, à Fallingbostel, en Allemagne.
 
Le Brigadier Général Doyle O. Hickey, fumeur de pipe, agressif et depuis longtemps commandant du Groupe de Combat "A" a immédiatement pris en charge le commandement de la division. Les hommes avaient foi en Hickey. Ils ont prouvé leur fidélité en allant constamment de l'avant.
 
Avec amertume, les hommes de la Force de Combat "X", maintenant commandés par le Lieutenant Colonel John K. Boles, Jr., un vétéran des chars, ont nettoyé les barrages qui avaient coupé la colonne de Welborn, et ensuite ont continué jusqu'à Haxtergrund.
 
 
"Fort Knox of Germany"
 
A Paderborn, le 3ème Division Blindée s'attaquait au "Fort Knox de l'Allemagne." C'est ici que s'entraînaient les tankistes du Reich et c'était leur école de formation, nombre des élèves étaient candidats officiers qui venaient se battre contre le Fer de Lance (Spearhead) américain avec des chars, des chasseurs de chars et les gros bazookas qui semblaient être la dernière arme de défense efficace de l'Allemagne. Les élèves de Paderborn ont bien lutté, mais la meule de la bataille a broyé l'Allemagne.
 
Le 1er avril, la Division Spearhead avait réalisé un des grands parcours de la seconde guerre mondiale, mais la satisfaction de cette victoire était endeuillée par la nouvelle de la mort du Général Rose. Il n'y a pas eu de ralentissement dans la 3ème.
 
 
"The Rose Pocket"
 
La force d'attaque Kane a été détachée du reste de "Spearhead" et envoyée pour un mouvement rapide vers l'ouest. En rencontrant une forte opposition, ces groupes de combat ont réalisé la jonction avec des éléments de la 2ème Division Blindée "Hells on Wheels" (Enfer sur Roue) à Lippstadt. La 2ème avait traversé la plaine plate du nord de l'Allemagne alors que la 3ème entreprenait ses deux poussées, d'abord vers Herborn et Marburg à partir de la tête de pont de Remagen, et ensuite vers le nord dans une traversée brillante du "T" pour fermer la Ruhr. Plus de 376.000 soldats ennemis ont été pris dans le piège de ce parcours victorieux. Afin de marquer l'événement, la Première Armée Américaine a annoncé que cet encerclement massif serait nommé la "Rose Pocket" ("Poche de Rose") en honneur du grand général qui avait été tué en action en conduisant les premiers Américains à une victoire décisive sur l'Allemagne.